Pneumopathie Nosocomiale
Définition et Causes :
Infection pulmonaire survenant au moins 72 heures après l'admission du patient à l'hôpital (nosocomiale signifie contractée à l'hôpital et sans lien avec la maladie pour laquelle le patient a été admis). Les principaux facteurs favorisants sont l'existence d'un poumon en mauvais état (broncho-pneumopathie chronique, essentiellement due au tabac), un âge > 70 ans, une diminution des défenses de l'organisme (immunodépression comme par exemple dans le sida ou lors d'une chimiothérapie pour traiter un cancer), un séjour en réanimation, un traitement antibiotique déjà en cours et une intervention chirurgicale au niveau du poumon ou de l'abdomen.
Fréquence :
Il s'agit par ordre de fréquence de la 3ème forme d'infection contractée à l'hôpital (après les infections urinaires et cutanées), mais de la première cause de décès. La fréquence des infections nosocomiales a été estimées, dans les hôpitaux français en 1991, à 10% en réanimation, à 1,6% en chirurgie et à 0,3% en médecine. A la suite des mesures de prévention mise en oeuvre, ces chiffres ont sensiblement diminué, mais ce problème reste une des priorités à l'hôpital.
Signes et Symptômes :
Il s'agit de l'association d'une fièvre et de signes respiratoires identiques à ceux rencontrés dans la pneumopathie infectieuse aiguë.
Examens :
La radiographie de poumon est l'examen essentiel qui permet le diagnostic en montrant une zone de poumon anormale. La recherche du germe se fait à l'aide de prélèvements dans le poumon par fibroscopie (introduction par la bouche d'un tube muni d'un système optique jusque dans les bronches) ou dans le sang (hémoculture).
Evolution et Complications :
Il s'agit d'une affection grave qui peut être mortelle, notamment chez les patients déjà en mauvais état général, notamment chez ceux hospitalisés en réanimation et sous respiration artificielle.
Traitement :
Le traitement antibiotique initial sera adapté en fonction du germe retrouvé sur les prélèvements et de sa sensibilité.
Prévention et Éducation :
Les règles d'hygiène (lavage des mains systématique par l'ensemble du personnel après avoir touché un patient, isolement des patients infectés par des germes particulièrement dangereux...) et une utilisation raisonnée des antibiotiques (limitant l'apparition de germes résistants à certains antibiotiques) constituent les points centraux de la prévention.