Lexique Médico-Juridique

 Le Livre d'Or
 

 
 

Hépatite Virale C

 

Définition et Causes :

Infection par le virus de l'Hépatite C (VHC) transmise essentiellement par voie sanguine (transfusions, hémophilie, toxicomanie, hémodialyse). Une transmission sexuelle ou de la mère au fœtus est possible, mais rare. Sa gravité est due au passage à la forme chronique, avec le risque de transformation en cirrhose et en cancer. Le délai entre la contamination et l'apparition de la maladie (délai d'incubation) est de 30 à 100 jours.

Fréquence :

160 000 personnes seraient infectées en France dont 4 sur 5 auraient une évolution chronique de la maladie. La plupart ont été infectées par l'administration de produits sanguins avant 1992, date de mise en place du dépistage systématique du virus. Avec les procédures actuelles de dépistage, le risque de contamination par ces produits est exceptionnel. Malgré l'incitation au dépistage systématique chez toutes les personnes susceptibles d'avoir été transfusées avant cette date (intervention chirurgicale, hospitalisation en réanimation, accouchement compliqué...), on estime qu'un tiers des personnes infectées ne le sauraient pas encore aujourd'hui, et donc ne pourrait bénéficier d'un traitement et d'une prise en charge adaptés.

Signes et Symptômes :

Dans moins d'un cas sur 10, l'infection aiguë se manifeste par des symptômes qui évoluent en 3 phases :

  • Phase précédant l'apparition de la jaunisse, appelée pré-ictérique, durant une semaine avec une sorte de grippe.
  • Phase de jaunisse (ictérique) durant 2 semaines avec une fatigue intense.
  • Phase de convalescence durant 2 à 6 semaines, voire plus, avec la disparition progressive des symptômes, mais avec la persistance prolongée d'un état de fatigue important.

La forme chronique passe également souvent inaperçue ou se présente sous la forme d'une jaunisse, d'un gros foie et d'une fatigue générale.

Examens :

Les examens sanguins permettent d'évaluer l'état de fonctionnement du foie (augmentation des enzymes hépatiques reflétant la souffrance des cellules du foie) et de mettre en évidence des anticorps dirigés contre le virus de l'Hépatite C (sérodiagnostic). Dans la forme chronique, le prélèvement d'un petit morceau de foie pour un examen au microscope (biopsie) est indiqué pour évaluer la gravité de la maladie.

Evolution et Complications :

Pour 1 000 patients avec une injection aiguë, 200 guérissent complètement et 800 passent à la forme chronique. Parmi ces derniers, 160 évolueront dans un délai de 10 à 30 ans vers une cirrhose qui pourra elle-même se transformer pour 30 d'entre eux en cancer dans les 10 ans qui suivent. Une forme appelée fulminante qui aboutit à une destruction rapide du foie se déclare dans un cas sur 1 000.

Traitement :

Depuis peu est proposé un traitement antiviral (association d'interféron alpha et de ribavarine (Rébétol ou Copégus) qui permet d'obtenir une guérison, selon le type et la résistance du virus, entre 50 et 80% des cas, et pour les autres malades, d'éviter ou de retarder l'évolution vers la cirrhose et le cancer. En cas d'hépatite fulminante et d'hépatite chronique au stade terminal, la greffe du foie est indiquée et donne de bons résultats.

Prévention et Éducation :

La prévention est basée sur le dépistage systématique du virus et le chauffage des produits sanguins. Le dépistage de tous les patients transfusés avant 1992 est nécessaire pour leur permettre de bénéficier d'un traitement. Les précautions concernant le patient vis-à-vis de son entourage sont limitées : ne pas partager les objets de toilette, port de préservatifs dans certaines circonstances (lorsque c'est la femme qui est infectée, lors des règles, et dans tous les cas en présence d'une infection ou de toute lésion des organes génitaux). Le patient doit informer les médecins, dentistes, personnel infirmier, de son infection pour qu'ils puissent prendre les mesures de protection adaptées. Il n'existe malheureusement pas encore de vaccin.




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