Lexique Médico-Juridique

 Le Livre d'Or
 

 
 

Infarctus du myocarde

 

Définition et causes :

Mort des cellules d'une partie du muscle cardiaque, due à l'arrêt de leur apport en oxygène, du fait de l'occlusion d'une artère coronaire (artère qui irriguent le cœur) par un caillot de sang. La principale cause est une altération des artères, l'athérome, caractérisée par des dépôts de graisses sur leur paroi dont les facteurs de risque les plus fréquents sont l'hypercholestérolémie, le tabac, l'hypertension artérielle, le diabète et l'obésité. D'autres facteurs de risque sont également à prendre en compte comme le stress, la sédentarité ou des antécédents dans la famille d'infarctus ou de décès brutaux à un âge relativement jeune.

Fréquence :

Les hommes, surtout entre 35 et 70 ans, sont beaucoup plus souvent touchés que les femmes, car ces dernières sont protégées par les hormones au moins jusqu'à la ménopause. Le nombre d'infarctus en France est estimé à plusieurs dizaines de milliers par an. Cependant, notre pays se situe dans la moyenne entre les pays du sud de l'Europe où cette maladie est moins fréquente et ceux du nord de l'Europe où elle est beaucoup plus importante.

Signes et symptômes :

Le signe typique est une douleur au milieu de la poitrine, en arrière du sternum, qui "serre et qui peut s'étendre au bras gauche, dans le cou et la mâchoire. Elle est en général angoissante et peut se déclencher lors d'un effort (marche, montée des escaliers, bricolage ou jardinage, sport...). La douleur peut avoir des formes trompeuses : localisée au niveau de l'estomac, s'étendant dans le dos, accompagnée de vomissements, pâleur, sueurs, rots....

Examens :

L'électrocardiogramme (enregistrement de l'activité électrique du cœur) est l'examen qui doit être réalisé sans délai  pour confirmer le diagnostic. Le dosage sanguin des enzymes libérés dans le sang par des cellules cardiaques qui souffrent apporte des éléments supplémentaires, mais n'est pas indispensable pour commencer le traitement. L'examen qui permet de visualiser les lésions au niveau des artères s'appelle une coronarographie ; il consiste à injecter un produit opacifiant les artères et les rendant ainsi visibles sur les radios.

Évolution et complications :

La précocité du diagnostic est essentielle car elle conditionne la mise en oeuvre du traitement qui doit être débuté dans les six premières heures après le début de la douleur pour limiter au maximum la mort définitive des cellules cardiaques. La principale complication est la mort subite, due à un trouble du rythme cardiaque (fibrillation ventriculaire correspondant à des impulsions électriques tellement rapides que le cœur ne peut plus se contracter correctement). Une insuffisance cardiaque avec un oedème du poumon peut également survenir.

Traitement :

Deux choix sont possibles à la phase aiguë (les 6 premières heures) : la thrombolyse (injection d'un médicament qui dissout le caillot qui bouche l'artère coronaire) ou l'angioplastie (introduction dans l'artère coronaire bouchée, d'un ballon placé sur un cathéter, qui remonte dans le cœur à partir de l'artère fémorale ponctionnée au niveau de l'aine ; lorsque le ballon se trouve au niveau de la zone de la bouchée, il est gonflé, ce qui permet de rouvrir l'artère). Après la phase aiguë, un traitement médicamenteux sera prescrit pour prévenir les récidives. En fonction des lésions des artères, après la phase aiguë, une angioplastie ou un pontage coronaire (mise en place d'un "pont" au-dessus de la zone bouchée, à l'aide en général d'un morceau de veine prélevé au niveau de la jambe) peuvent être indiqués.

Prévention et éducation :

Après un premier infarctus, la correction ou la suppression des facteurs de risque est essentielle pour limiter le risque de récidive. L'éducation du patient après l'hospitalisation consiste en une adaptation de l'activité physique, une diminution des facteurs de stress, une alimentation pauvre en graisses animales, l'arrêt absolu du tabac, une reconnaissance des signes d'alerte pour éviter une récidive. Par ailleurs, la règle pour assurer une prise ne charge rapide dès les premiers symptômes et "sauver" le maximum de cellules cardiaques doit être la suivante : toute douleur dans la poitrine d'apparition brutale (surtout dans la tranche d'âge concernée en présence et de facteurs de risque) est un infarctus jusqu'à preuve du contraire et nécessite une prise en charge médicale en urgence (appel du 115).

 

 




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