Lexique Médico-Juridique

 Le Livre d'Or
 

 
 
 

Henri IV

 


Biographie

Premier Bourbon roi de France, Henri IV s’est illustré, avant son accession au trône, dans les guerres de Religion en tant que chef des huguenots. C’est lui, en effet, qui a mis fin à plusieurs décennies de combats en abjurant le protestantisme et en promulguant l’édit de Nantes. Ralliant d’abord le peuple derrière la couronne, il s’est ensuite efforcé de redresser le pays d’une main de fer.

La lutte protestante


Né à Pau, Henri de Navarre subit très tôt l’influence de sa mère, Jeanne d’Albret, une calviniste convaincue qui n’hésite pas à lui faire courir le risque d’assister au siège de La Rochelle en 1568. Ainsi, il ne lui faut pas longtemps pour prendre part à la lutte des réformés et, sous la protection de Coligny, il devient le chef des protestants.

Au terme de la paix de Saint-Germain, il est convenu de son mariage avec Marguerite de Valois, afin de sceller la réconciliation religieuse. Mais le massacre de la Saint-Barthélemy en décide autrement. Henri de Navarre est contraint d’abjurer pour sauver sa vie puis est retenu prisonnier à la Cour. Il ne parvient à s’en échapper qu’en 1576, abjure aussitôt la foi catholique et retrouve la tête des huguenots pour reprendre la lutte.

L’accession au trône


Lorsque le duc d’Alençon, seul héritier catholique du roi, meurt, la lutte contre la Ligue catholique devient encore plus virulente. Le roi de France, Henri III, après s’être rallié aux catholiques, décide finalement de rejoindre Henri de Navarre pour reprendre les villes de Paris et de Rouen. Mais le monarque est tué et, avant de mourir, désigne son allié comme seul héritier légitime.

Sous le nom d’Henri IV, Henri de Navarre s’attelle alors à asseoir sa légitimité. Face à la détermination de la Ligue, qui a fait appel à Philippe II d’Espagne, il ne réussit pas à prendre la capitale. Il décide alors d’abjurer une nouvelle fois et de se convertir au catholicisme. Ainsi, les catholiques sont pris de court et leurs projets n’ont plus lieu d’être. De plus, il profite des dissensions au sein même de la Ligue et finit par faire son entrée à Paris.

À lui désormais de réunir la France derrière la couronne. Il met définitivement un terme à la guerre contre les ligueurs par sa victoire à Fontaine-Française, puis assure la paix avec l’Espagne par le traité de Vervins. En ce qui concerne la cause protestante et pour pacifier le royaume, il signe l’édit de Nantes, octroyant aux réformés une grande liberté.

Règne et redressement de la France


Prévenant et jovial, tout en étant autoritaire, Henri IV s’attire la sympathie des Français, à l’exception, toutefois, des religieux extrémistes. À peine détient-il les rênes du royaume qu’il fait annuler son mariage avec Marguerite de Valois et épouse Marie de Médicis un an plus tard. Multipliant les maîtresses, il hérite même du surnom de "vert-galant".

Mais ses aventures ne le détournent pas de ses objectifs. D’une main ferme, il redresse le royaume en s’entourant de personnages efficaces, qu’il choisit lui-même. Barthélemy de Laffemas se charge de l’Industrie et du Commerce ; le duc de Sully s’occupe de l’Agriculture et des Finances et Villeroy des Affaires étrangères. Un nouveau système est mis en place par l’édit de Paulette, qui institue la vénalité et l’hérédité des offices et lui permet d’obtenir la faveur des fonctionnaires. Le roi s’applique surtout à diminuer les pouvoirs des gouverneurs et des parlements. Il ne convoque même plus les États généraux, empruntant la voie de l’absolutisme. C’est sans doute la raison pour laquelle de nombreux nobles mécontents continuent de comploter contre lui.

Peu à peu, la France prospère et s’enrichit. Henri IV est un pacifiste, qui continue toutefois à se méfier de l’Espagne. La stabilité du royaume reste fragile. En 1610, le roi décide une intervention militaire contre les Habsbourgs, qui ont envahi Clèves et Juliers. Mais l’idée d’une guerre contre l’Espagne ne plaît pas aux catholiques. Il n’aura pas le temps de la mettre en œuvre puisqu’il est assassiné par Ravaillac le 14 mai 1610.

La fin tragique du roi a sans conteste contribué à redorer son image et à faire de lui le "bon roi Henri IV" aux yeux des générations futures. Quoiqu’il en soit, par son règne de plus en plus autoritaire, il a ouvert la voie à l’absolutisme de Louis XIV.


Dates qui ont marquées la vie d'Henri IV

 

18 août 1572 Mariage d'Henri de Navarre et de la Reine Margot
Pour tenter une réconciliation entre protestants et catholiques, Jeanne 
d'Albret et Catherine de Médicis décident de marier leurs enfants, 
Henri de Navarre et Marguerite de Valois. 
Les catholiques profiteront du rassemblement des protestants pour 
les noces à Paris, pour ordonner le massacre de la Saint-Barthélemy 
(nuit du 23 au 24 août 1572). Henri de Navarre, devenu roi de France 
sous le nom d'Henri IV en 1589 et voulant assurer sa descendance, 
fera annuler le mariage en 1599 et épousera Marie de Médicis en 1600. 
26 novembre 1580 Signature de la paix de Fleix
Le duc d'Anjou et Henri de Navarre signent au château de Fleix 
le traité mettant fin à la septième guerre de religion. 
Il vient ainsi confirmer le traité de Bergerac, signé en 1577. 
L'équilibre entre les forces catholiques et protestantes est retrouvé. 
Cette septième guerre sera aussi appelée "guerre des Amoureux" car 
elle aurait été déclenchée par les amours de Marguerite de Valois, 
dite la reine Margot. 
20 octobre 1587 Victoire d'Henri de Navarre à Coutras
Le roi Henri de Navarre, héritier de la couronne de France et chef 
du parti protestant, bat les ligueurs catholiques commandés 
par le duc de Joyeuse lors de la bataille de Coutras (Gironde). 
Le duc de Joyeuse meurt au combat. Mais la huitième guerre de 
Religion est loin d'être terminée. 
Après la journée des Barricades, le roi de France Henri III rompra 
définitivement avec la Ligue et se ralliera à Henri de Navarre 
pour assiéger Paris. 
Pour rétablir la paix et s’assurer le trône, Henri de Navarre, ayant 
succédé à Henri III sous le nom d’Henri IV, se convertira 
définitivement au catholicisme en 1593 et sera sacré à Chartres 
en 1594. 
Les nobles catholiques finiront par se rallier au roi, mettant ainsi 
fin aux guerres de Religion (1562-1598). 

12 mai 1588 Journée des Barricades
Au cours de la huitième guerre de Religion, la population parisienne 
prend parti pour la Ligue, à la tête de laquelle se trouve Henri de Guise. 
Celui-ci se rend à Paris, à l’appel du conseil des Seize et suscite la 
méfiance du roi Henri III. Se sentant menacé par une telle présence, 
il appelle une force de 4000 Suisses et de 2000 Français pour assurer 
la sécurité dans la capitale. 
Aussitôt, les ligueurs poussent les Parisiens à l’insurrection. 
La population utilise des chaînes, des barriques et des tonneaux 
pour bloquer les rues et empêcher les forces royales d’intervenir. 
Henri III n’a pas d’autre choix que de fuir Paris. 
Cette journée marque sa rupture définitive avec la Ligue et aboutira 
à son ralliement avec Henri de Navarre, futur Henri IV. 
Les deux hommes mettront le siège devant Paris. 

14 mars 1590 Henri IV gagne la bataille d'Ivry
En lutte avec les ligueurs catholiques conduits par le duc de Mayenne 
(famille des Guise), le protestant Henri IV remporte la bataille 
d'Ivry. 
L’année précédente, il avait déjà remporté une victoire similaire à 
Arques. 
Au cours d'une manœuvre, le Béarnais s'exclame : "Si vos cornettes 
vous manquent, ralliez-vous à mon panache blanc, vous le 
trouverez toujours au chemin de la victoire et de l'honneur." 
Les partisans du roi de France attribuent cette victoire à une
intervention divine. 

25 juillet 1593 Henri IV se convertit
En présence de l'archevêque de Bourges, Henri de Navarre 
prétendant au trône de France, abjure solennellement la 
confession protestante et se convertit au catholicisme pour faire 
valoir ses droits sur la couronne. 
C’est aussi une façon de mettre un terme à l’opposition des Guise 
contre son accession au trône et qu’il ne parvient pas à vaincre. 
En effet, ceux-ci bénéficient de l’aide du roi d’Espagne, Philippe II. 
Après sa conversion, le futur roi se serait ensuite rendu sur la butte 
Montmartre pour contempler la capitale et se serait exclamé :
"Paris vaut bien une messe." Il se fera sacrer à Chartres le 
27 février 1594 sous le nom d'Henri IV puis parviendra enfin à faire 
son entrée à Paris en mars. 
Mais le roi doit encore rassembler toute la France derrière lui pour 
s’assurer le pouvoir. 
Dans cette optique, le roi ira jusqu’à demander l’absolution du pape, 
qu’il obtiendra en septembre 1595. 

27 février 1594 Sacre d'Henri IV
Henri de Navarre est sacré roi à la cathédrale de Chartres sous le 
nom d’Henri IV. 
Impossible pour lui d’organiser la cérémonie à Reims puisque la ville 
se trouve encore sous l’autorité des Guise. 
Le roi, qui vient de se convertir, agit dans une logique politique. 
Il espère ainsi mettre fin au pouvoir de la Ligue, qui ne pourra 
plus s’opposer à un roi devenu catholique. 
Dans cette optique, il recevra l’absolution du pape en 1595. 

27 décembre 1594 Assassinat manqué sur Henri IV
Rue Saint-Honoré à Paris : Chez Gabrielle d'Estrées, la maîtresse du 
roi, Jean Châtel tente de poignarder Henri IV. 
Le roi qui s'est relevé au dernier moment est seulement blessé à la 
bouche, au lieu du cou, et perd une dent. Jean Châtel, ancien 
élève du collège jésuite, sera condamné à mort le 29 et écartelé 
place de Grève. 
Le même jour le Parlement accusera la confrérie d'avoir commandité
 l'assassinat et expulsera les jésuites de France. 
 
5 juin 1595 Victoire d’Henri IV à la Fontaine-Française
Le roi de France, malgré sa conversion, rencontre encore de 
nombreuses oppositions. 
La situation mène à la bataille de Fontaine-Française, qui l’oppose 
aux troupes de la Ligue. 
La victoire du roi aboutira finalement au démantèlement de la Ligue. 

18 septembre 1595 Henri IV est reconnu par le Pape
Les ambassadeurs du roi de France contraignent Clément VIII 
d'accorder l'absolution à Henri IV, sous le coup d'une accusation 
d'hérésie lancée dix ans plus tôt par Sixte Quint, et de le 
reconnaître comme roi de France. 
La cérémonie a lieu à Saint-Pierre de Rome et se déroule en l'absence 
du roi. 
Ce sont ses émissaires catholiques, Jacques Davy du Perron et 
Arnauld d'Ossat, qui reçoivent à sa place la bénédiction du souverain 
pontife. 
 
13 avril 1598 Signature de l'Édit de Nantes
Henri IV et son secrétaire Pierre Forget de Fresnes signent avec des 
émissaires protestants l’édit de Nantes. 
Les huguenots obtiennent du roi de France, converti à la religion 
catholique depuis 1593, la liberté de conscience et des garanties en 
matière de droits. 
Les protestants peuvent se vouer à leur culte dans deux villages par 
bailliage ainsi que dans les villes où leur religion est déjà ancrée. 
Jouissant de l’égalité civile, ils peuvent occuper des postes publics, 
et ont pour garantie la concession de plus de cent villes françaises. 
Les anciens temples leur sont restitués et ils peuvent également 
en construire de nouveaux. 
L'édit de Nantes marque aussi la fin des guerres de religion, mais 
ne sera jamais entièrement respecté. 
En partie aboli par Richelieu sous Louis XIII, il sera révoqué 
en 1685 par Louis XIV. 
2 mai 1598 Paix de Vervins
Le roi de France Henri IV et Philippe II d’Espagne concluent la paix de Vervins. Depuis 1585, la huitième guerre de Religion trouble la France, tandis que Henri IV tente de s’imposer définitivement. L’Espagne avait envoyé ses troupes sur le territoire français pour soutenir les Guise, ennemis du roi. Le traité prévoit donc le départ des envahisseurs de Picardie, qui toutefois conserveront Cambrai et le Charolais. Avec ce traité, le roi parvient plus concrètement à réunifier la France derrière la couronne.

24 octobre 1599 Henri IV répudie la Reine Margot
Parce qu'elle ne lui a pas donné d'héritier, le roi de France Henri IV 
décide de se séparer de sa première épouse, 
Marguerite de Valois, surnommée la reine Margot. 
En 1587, elle avait été chassée de la cour par Henri III, son frère. 
Depuis ce jour, elle est retenue en Auvergne et s’entoure de 
livres, d’hommes de lettres et d’amants. 
Peu de temps après le divorce, Henri IV épousera Marie de Médicis 
avec laquelle il aura six enfants, dont le futur Louis XIII. 

16 décembre 1600 Henri IV épouse Marie de Médicis
Henri IV épouse en seconde noce Marie de Médicis, fille du 
grand-duc de Toscane et de l'archiduchesse d'Autriche. 
Cette dernière apporte au royaume une dote de 600 000 écus et 
assure à la France un rapprochement avec l'Italie. 
Elle donnera un héritier au trône de France le 27 septembre 1601 
en la personne du futur Louis XIII. 

17 janvier 1601 La France s'agrandit
La France et la Savoie signent le traité de Lyon qui met fin à la 
guerre entre les deux pays. 
En échange du marquisat de Saluces, Henri IV reçoit de 
Charles-Emmanuel de Savoie le Bugey, la Bresse, la Volromey 
et le pays de Gex (l'actuel département de l'Ain).  

27 septembre 1601 Naissance de Louis XIII
Le fils d'Henri IV et de Marie de Médicis voit le jour à Fontainebleau. 
Son père va lui inculquer très tôt les principes de la royauté : 
il assistera à son premier conseil à l'âge de huit ans. 
Quand Henri IV est assassiné, en 1610, le futur Louis XIII a neuf ans. 
Sa mère assure la régence avec son favori, le marquis Concini. 

14 mai 1610 Henri IV est assassiné par Ravaillac
Alors que le carrosse royal s'engage rue de la Ferronnerie (Paris), 
ruelle étroite et encombrée, un catholique fanatisé saute sur le 
marchepied et poignarde Henri IV. 
L'assassin, François Ravaillac, sera écartelé place de Grève. 
Louis XIII, n'ayant que 9 ans, Marie de Médicis assurera la régence. 
La mort brutale d'Henri IV fera oublier ses erreurs et c’est ainsi que 
naîtra la légende qui fera de son règne un âge d’or. 
 



Créer un site
Créer un site