Dissection de l'aorte

Définition et causes :

Déchirure du feuillet interne de la partie de l'aorte (intima) par laquelle pénètre le sang et qui va créer un deuxième canal dans l'épaisseur de la paroi du vaisseau, ce qui le fragilise. La cause la plus fréquente est l'hypertension artérielle. Plus rarement, on retrouve une anomalie de naissance du tissu qui assure la forme des organes, appelé tissu conjonctif (maladie de Marfan...), une malformation de l'aorte présente à la naissance (coarctation, canal artériel...), une altération des parois liée notamment au tabac et au cholestérol (artériosclérose) ou un traumatisme. La classification anatomique la plus connue est celle de Bakey : type 1 correspondant à une atteinte de la totalité de l'aorte ; type 2 intéressant uniquement l'aorte ascendante ; type 3 intéressant uniquement l'aorte descendante.

Fréquence :

Affection très rare qui touche entre 300 et 600 personnes par an en France.

Signes et symptômes :

Le principal signe est une douleur brutale dans la poitrine, intense, ressentie comme un "déchirement" qui peut migrer le long du trajet de l'aorte, puis qui s'atténue. Une absence ou un asymétrie des pouls au niveau des bras et des jambes est une anomalie qu'il faut rechercher. Il existe parfois des signes similaires à ceux de l'occlusion d'une artère : bras ou jambe froide et douloureuse avec une disparition des pouls, troubles de la vision fugaces...

Examens :

La radiographie du thorax peut montrer une dilatation de l'aorte. L'échographie faite avec une sonde introduite par la bouche dans l'œsophage (pour être plus près du cœur) ou le scanner permet aujourd'hui de faire le diagnostic. Lorsqu'un traitement chirurgical est envisagé, un examen radiologique spécialisé, l'aortographie, permet de mieux voir l'aorte grâce à l'injection d'un produit qui opacifie le sang.

Évolution et complications :

En l'absence de traitement, le risque est un décès par rupture de l'aorte. Malgré les traitements mis en oeuvre, il s'agit d'une maladie grave qui entraîne une mortalité importante dans les années qui suivent.

Traitement :

La base du traitement est le contrôle strict de la pression artérielle en utilisant des médicaments antihypertenseurs par voie veineuse. Le traitement chirurgical est obligatoire dans les cas intéressant la partie initiale de l'aorte à la sortie du cœur; dans les autres cas, il sera discuté en fonction des risques de rupture. Après la phase aiguë, un traitement antihypertenseur continu est indispensable.